Lecture Analytique du TEXTE 2 La rencontre d’Ariane et de Solal
Une rencontre peu conventionnelle
Solal grimé en vieillard (renversement des codes amoureux) :Exclamations + tour emphatique
Répétition « Gloire » : Parodie de discours liturgique
Agression verbale directe : injonction + ton
Colère : insulte « idiote » + double gradation avec « femelle » x3
Répétition « Gloire » : Parodie de discours liturgique
Agression verbale directe : injonction + ton
Colère : insulte « idiote » + double gradation avec « femelle » x3
Fausse acceptation d’Ariane :
- Anaphore « oui »
Monologue intérieur d’Ariane : malaise
Refus : recul + cri + agression physique (défense)
- Anaphore « oui »
Monologue intérieur d’Ariane : malaise
Refus : recul + cri + agression physique (défense)
Une scène de rencontre vouée à l'échec
Sentiments générés : dégoût, peur, haine
Portrait fragmenté à travers la perception d’Ariane : adj. péjoratif « atroce(s)»
Prière d’Ariane :
Symptômes physiologiques : « ses lèvres sèches »
Séduction = prédation donjuanesque (fin du texte)
Portrait fragmenté à travers la perception d’Ariane : adj. péjoratif « atroce(s)»
Prière d’Ariane :
Symptômes physiologiques : « ses lèvres sèches »
Séduction = prédation donjuanesque (fin du texte)
Autoportrait péjoratif de Solal : « faible et pauvre, blanc de barbe, et deux dents seulement »
Demande ridicule : question « veux-tu...» + insistance « deux dents...»
Espoir/amour impossible : « celle qui rachetait toutes les femmes »
Demande ridicule : question « veux-tu...» + insistance « deux dents...»
Espoir/amour impossible : « celle qui rachetait toutes les femmes »
La théâtralisation de la déclaration
Ton emphatique : répétition « voici » x 3
Hyperboles : « miracle » - « nul ne t’aimera » - « première lumière »
Références bibliques : « première femme » + idée du rachat originel.
Parodie de l’amour romantique : adv. (l. 12)
Rapidité de la métamorphose : accumulation des verbes d’action : accessoires
Opposition : vieux, laid/amour, pureté
Hyperboles : « miracle » - « nul ne t’aimera » - « première lumière »
Références bibliques : « première femme » + idée du rachat originel.
Parodie de l’amour romantique : adv. (l. 12)
Rapidité de la métamorphose : accumulation des verbes d’action : accessoires
Opposition : vieux, laid/amour, pureté
- Vrai portrait de Solal : « haut cavalier aux noirs cheveux désordonnés, au visage net et lisse »
Oxymore marque ce contraste : « sombre diamant »
Attraction : vb perception visuelle + figure style
Oxymore marque ce contraste : « sombre diamant »
Attraction : vb perception visuelle + figure style
Un récit de rencontre singulierLe narrateur propose un récit de rencontre qui renouvelle complètement les lois du genre. Ariane, qui découvre Solal sous les traits d’un vieillard grimé, est en effet en proie à un sentiment de dégoût et d’horreur. Cette répulsion est rendue sensible par les fragments de monologue intérieur qui nous permettent de découvrir ses pensées. L’anaphore (« oui » l. 10 et 28) exprime una fausse acceptation pour Ariane et un regret de circonstance pour Solal. Les exclamations qui ponctuent la déclaration de Solal témoignent d’une émotion à peine retenue relèvent presque de l’ironie (l. 11 à 12) mais deviennent sèches, par l’agression verbale directe (l. 28 à 41). L’ensemble fait ressortir l’embarras, le malaise d’Ariane puis la colère de Solal après le refus de la jeune femme (marqué par le jet du verre).
L’échec de la rencontre amoureuseL’échec de l’amour est mis en valeur, d’emblée, par le travestissement initial de Solal. Cet échec est surtout sensible à la fin du texte. Mais dès le début le choix anaphorique de l’adjectif péjoratif « atroce » (l. 1-2) marque le dégoût, ce sentiment est dominant chez la jeune femme, tout comme les fragments de description qui nous montrent Solal tel que le voit Ariane avec « ce sourire sans dents » (l. 1-2), « cette bouche vide » (l. 2). La répulsion engendre une peur panique qui s’exprime en une phrase comme une prière, un souhait : « Mon Dieu, qu’il parte. » (l. 4). La peur panique se traduit aussi chez Ariane par des signes quasi physiologiques comme « ses lèvres sèches » (l. 10). La comédie montée par Solal est l’élément essentiel qui contribue au renouvellement du topos. Il se présente en vieillard horrible et suppliant aux pieds d’Ariane. Quelques indices cependant sont assez révélateurs de la comédie qu’il joue : l’insistance avec laquelle le vieillard présumé insiste sur sa décrépitude (« deux dents seulement », (l. 8.) mis en valeur à l’initiale de la phrase, la question absurde (« veux-tu de cet amour ? » (l. 9). On frôle le burlesque, à cause du travestissement de Solal mais aussi à cause du contraste plaisant entre l’apparence affichée et le rôle de pseudo séducteur. Cependant, les raisons de cette comédie transparaissent dans la suite de la scène au travers du discours furieux de Solal déçu. Il y avait bien avant tout l’espoir de trouver une femme à nulle autre pareille, celle qui l’aurait aimé indépendamment de son apparence physique, celle qui aurait su dépasser les apparences seules : le pseudo-vieillard évoque d’ailleurs « celle qui rachetait toutes les femmes » (l. 11), « la première humaine » (l. 12).
La mise en scène du seigneur
L’apparition de Solal derrière les traits du vieux juif grimé a tout d’une scène de théâtre. Le narrateur insiste d’abord sur la promptitude de la métamorphose grâce à l’accumulation des verbes d’action qui montre Solal en train de se débarrasser de ses accessoires : « il se débarrassa [...], ôta [...], détacha [...], ramassa » (l. 21-23). On épouse ensuite le regard de la jeune femme et l’on découvre avec elle l’apparence réelle de celui qui l’a tant effrayé, « elle reconnut celui que son mari lui avait [...] montré de loin » (l. 26). Les éléments de description physique évoqués alors sont bien ceux que perçoit Ariane, et le portrait de Solal est conçu en complète opposition avec le vieillard grimé qu’il jouait. L’expression « haut cavalier » (l. 25) insiste sur sa prestance et sa virilité, renforcée d’ailleurs par l’accessoire de la cravache. Le « visage net et lisse » (l. 25) est celui d’un tout jeune homme dont la beauté est soulignée par la métaphore proche de l’oxymore : « sombre diamant » (l. 26). L’objectif du narrateur est d’insister d’emblée sur la séduction physique exercée par le jeune homme, d’autant plus grande sans doute qu’elle contraste avec l’horreur éprouvée juste avant. Cependant, les derniers propos de Solal sont révélateurs de sa fureur et de son mépris : les insultes pleuvent de même que les termes dégradants qui visent la personne d’Ariane, comme la répétition de « idiote » (l. 19 et 30) et surtout le substantif péjoratif « femelle » (l. 35) qui ravale la jeune femme au stade animal. L’arrogance de Solal, qui reproche à Ariane d’être comme toutes celles de son sexe, apparaît ici de manière écrasante. Mais la colère de Solal donne aussi la mesure de l’intensité de sa déception.
Bilan
La construction du texte fait ressortir cruellement l’échec du sentiment amoureux. Solal comme il l’avait annoncé finit par séduire Ariane mais cette dernière connaîtra la désillusion amoureuse. Après avoir fait un retour sur son passé, elle en arrive à une seule issue : le suicide.
L’échec de la rencontre amoureuseL’échec de l’amour est mis en valeur, d’emblée, par le travestissement initial de Solal. Cet échec est surtout sensible à la fin du texte. Mais dès le début le choix anaphorique de l’adjectif péjoratif « atroce » (l. 1-2) marque le dégoût, ce sentiment est dominant chez la jeune femme, tout comme les fragments de description qui nous montrent Solal tel que le voit Ariane avec « ce sourire sans dents » (l. 1-2), « cette bouche vide » (l. 2). La répulsion engendre une peur panique qui s’exprime en une phrase comme une prière, un souhait : « Mon Dieu, qu’il parte. » (l. 4). La peur panique se traduit aussi chez Ariane par des signes quasi physiologiques comme « ses lèvres sèches » (l. 10). La comédie montée par Solal est l’élément essentiel qui contribue au renouvellement du topos. Il se présente en vieillard horrible et suppliant aux pieds d’Ariane. Quelques indices cependant sont assez révélateurs de la comédie qu’il joue : l’insistance avec laquelle le vieillard présumé insiste sur sa décrépitude (« deux dents seulement », (l. 8.) mis en valeur à l’initiale de la phrase, la question absurde (« veux-tu de cet amour ? » (l. 9). On frôle le burlesque, à cause du travestissement de Solal mais aussi à cause du contraste plaisant entre l’apparence affichée et le rôle de pseudo séducteur. Cependant, les raisons de cette comédie transparaissent dans la suite de la scène au travers du discours furieux de Solal déçu. Il y avait bien avant tout l’espoir de trouver une femme à nulle autre pareille, celle qui l’aurait aimé indépendamment de son apparence physique, celle qui aurait su dépasser les apparences seules : le pseudo-vieillard évoque d’ailleurs « celle qui rachetait toutes les femmes » (l. 11), « la première humaine » (l. 12).
La mise en scène du seigneur
L’apparition de Solal derrière les traits du vieux juif grimé a tout d’une scène de théâtre. Le narrateur insiste d’abord sur la promptitude de la métamorphose grâce à l’accumulation des verbes d’action qui montre Solal en train de se débarrasser de ses accessoires : « il se débarrassa [...], ôta [...], détacha [...], ramassa » (l. 21-23). On épouse ensuite le regard de la jeune femme et l’on découvre avec elle l’apparence réelle de celui qui l’a tant effrayé, « elle reconnut celui que son mari lui avait [...] montré de loin » (l. 26). Les éléments de description physique évoqués alors sont bien ceux que perçoit Ariane, et le portrait de Solal est conçu en complète opposition avec le vieillard grimé qu’il jouait. L’expression « haut cavalier » (l. 25) insiste sur sa prestance et sa virilité, renforcée d’ailleurs par l’accessoire de la cravache. Le « visage net et lisse » (l. 25) est celui d’un tout jeune homme dont la beauté est soulignée par la métaphore proche de l’oxymore : « sombre diamant » (l. 26). L’objectif du narrateur est d’insister d’emblée sur la séduction physique exercée par le jeune homme, d’autant plus grande sans doute qu’elle contraste avec l’horreur éprouvée juste avant. Cependant, les derniers propos de Solal sont révélateurs de sa fureur et de son mépris : les insultes pleuvent de même que les termes dégradants qui visent la personne d’Ariane, comme la répétition de « idiote » (l. 19 et 30) et surtout le substantif péjoratif « femelle » (l. 35) qui ravale la jeune femme au stade animal. L’arrogance de Solal, qui reproche à Ariane d’être comme toutes celles de son sexe, apparaît ici de manière écrasante. Mais la colère de Solal donne aussi la mesure de l’intensité de sa déception.
Bilan
La construction du texte fait ressortir cruellement l’échec du sentiment amoureux. Solal comme il l’avait annoncé finit par séduire Ariane mais cette dernière connaîtra la désillusion amoureuse. Après avoir fait un retour sur son passé, elle en arrive à une seule issue : le suicide.
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